26.7.06

Be Kind Rewind

(de Michel Gondry ; 2007 ; *****)

"La lumière revient déjà..."

Atomik Circus, La mémoire dans la peau, La mort dans la peau, Mensonges et trahisons et plus si affinités, Collateral, Eternal sunshine of a spotless mind, Bridget Jones 2, Narco, Les indestructibles, Innocence : ghost in the shell 2, De battre mon coeur s'est arrêté, Iznogoud, Danny the dog, Espace détente, Le couperet, Team América, Ray, Million dollar baby, Garden state, Brice de Nice, Kingdom oh Heaven, L'empire des loups, Star Wars III, Papa, Sin City, Crazy Kung-fu, L'interprète, Les poupées russes, Batman Begins, Madagascar, La Guerre des Mondes, Charlie et la Chocolaterie, Les 4 Fantastiques, Mr. & Mrs. Smith, Le transporteur 2, Kiss Kiss Bang Bang, Les Frères Grimm, Les Noces Funèbres de Tim Burton, La Légende de Zorro, A History of Violence, La Boîte Noire, The Matador, Les Chevaliers du Ciel, Palais Royal, Harry Potter IV, King Kong, Le Monde de Narnia, Lord of War, Un ticket pour l'espace, Good night & good luck, Pompoko, Munich , Les Bronzés 3, Fauteuils d'orchestre, Underworld 2, Mémoires d'une geisha, Les Brigades du Tigre, OSS 117 Le Caïre Nid d'Espions, L'Âge de Glace 2, Enfermés dehors, X-Men 3, Marie-Antoinette, Dans la peau de Jacques Chirac, Cars, et enfin, Nos jours heureux… simple bilan de deux années complètes (ou presque) d’émotions, de déceptions et de surprises, de découvertes et de confirmations… vingt quatre mois de cinéma, et de salles.
Depuis quelques jours, ainsi qu’un bref passage en région parisienne, je me demandais quel allait être le contenu du présent témoignage qui comblerait, au moins pour un temps, le vide de ces lieux… entre paresse, amitié, colère, festival, humeurs disneyennes, famille ou poli’tic, aucun sujet ne m’inspirait réellement, et une certaine fainéantise intellectuelle amplifiait le phénomène. C’n’est qu’en cogitant sous une douche relativement tiède, se demandant quelle toile allait-il bien pouvoir aller se faire cette semaine, que, par une chaude matinée estivale, l’androctone que je suis eût l’illumination, et un point de départ pour une réflexion "raz des pâquerettes". Or donc…
J’n’ai jamais vraiment été un mordu de salles obscures, comme d’autres connaissances pouvaient, elles, l’être, enfilant chaque semaine séance après séance, comme d’autres le font avec des… perles : certes, mes loisirs, ma position géographique et mon entourage ne s’y prêtaient guère, mais cette solitude certaine (ou certaine solitude), cette dépendance motorisée (aux proches ou au réseau de bus local), ces lectures nombreuses (mais illustrées), ainsi que ma propension à tester la solidité du matériel estampillé Sega, Nintendo, ou Sony , n’expliquaient pas tout ; il y avait bien sûr le coût, mais j’n’avais surtout simplement pas envie : tout au plus enchaînais-je, lors des bons crus, deux ou trois films à l’année.
Les choses changèrent lorsque l’âge vint (la sagesse était là depuis déjà bien longtemps, of course, ne faisant que se bonifier depuis ^^), ainsi que la compagnie de cinéphiles pas forcément sinophiles, l’émolument mensualisé (et régulier), l’installation en un lieu civilisé (comprendre à moins de dix minutes à pieds d’une FNAC et d’un ciné), bien sûr le temps béni de l’abonnement ciné… et de la démocratisation de la version originale ailleurs qu’en terre lutécienne !!!
De cette moitié de décade, je n’ai que de bons souvenirs cinématographiques… pas tant que je sois bon public ("si si, quand même !" me souffle-t-on à l’oreille… vilaine conscience ^^), que mon œil s’humidifie pour un mélo prévisible une poignée de minutes avant que celui-ci ne se révèle, que mon choix en matières de récits soit quasiment divin, ou que mon rire discret n’agace sûrement le voisin quand une salle reste muette pour une tarte téléphonée, mais, à chacune des œuvres croisées s’attache une belle… réminiscence (quel beau mot !).
Outre la valeur émotionnelle véhiculée par certaines histoires, parfois inattendues, "aller au cinéma" ne couvre pas, à mon sens, le seul spectre du spectacle son et lumière, du scénario bien ficelé, ou du jeu d’acteur juste Juste. Bien entendu, ces éléments sont très importants, et l’on ne peut qu’avoir un avis après une sortie de salle obscure, mais c’est bien le cadre qui différencie, au final, le nanar’ vu sur écran géant en compagnie d’anonymes individus, du chef d’œuvre regardé sur un cathodique (voire un plasma, pour les plus chanceux ;) ) installé confortablement dans son fauteuil de salon. La "salle", hors son apport de puissance sur le plan sensitif et émotionnel, sur quel film que ce soit, est aussi une histoire à elle seule : par son public et ses réactions, les personnes qui vous accompagnent, l’architecture du lieu, parfois son histoire, le chemin qui vous y a mené, et celui que vous suivrez après que le mot « fin » se fut éteint, ce sont toutes ces petites choses qui ramènent bien souvent plus d’images à mon esprit qu’en évoquera la pellicule pour laquelle je me suis déplacé.
Ainsi, une sérieuse discussion d’après séance, une salle dont le décorum méritait à lui seul le coût du ticket d’entrée, une bonne rigolade avec un ami, une journée de boulot ennuyeuse achevée par une virée entre collègues puis un restau créole, un alignement de sièges au fin fond de Paname la belle dans un endroit pas plus grand que mon salon, des larmes si présentes pour une histoire si évocatrice, une rangée de têtes dodelinantes, un plafond plus qu’étrange pour un écran plus qu’étendu, l’avis d’un critique en herbe de Télérama lors d’une avant-première, une tête qui se pose sur mon épaule… si souvent… sont quelques souvenirs en vrac auquel s’associent immédiatement La Passion du Christ du Mel, un Steamboy dans l’Utopia de Bordeaux ou un Woody Allen (Escrocs mais pas trop…) dans la Pagode du 7ème, l’UGC Orléans, tant de fois avec Christophe, au sortir du train nous ramenant de Paris, La Planète au Trésor dans ce fabuleux Grand Rex, Roger and me dans le quartier Mouffetard avec Stéphane en guide urbain, Eternal sunshine of a spotless mind, ou quand Gondry et Carrey ravivent les plaies d’un passé endormi avec une incroyable douceur, le rythme hypnotique et jubilatoire de Ray rassérénant mes orteils endormis, l’homme-araignée tissant sa première toile sur celle immeeeeeeeeeense des Champs-Elysées, Jean Dujardin se déplaçant pour moucher un olibrius non réceptif à l’acteur lors de l’avant-première d’OSS 117, et… quasiment tous les films que j’ai eu le bonheur de voir à ses côtés.
Ce média est donc devenu avec le temps une petite fenêtre sur mon passé, mon histoire, comptant nombre d’anecdotes toutes empruntes de joie ou de nostalgie… un passage quasi obligatoire dès lors qu'un projet me titille, bien loin de la soirée plateau repas devant un téléviseur dont le contenu (du téléviseur) au final ne vous bouleversera que par une histoire, au mieux, au pire par le contenu du verre de rouge valsant sur le fauteuil blanc au moment où vous tentiez d’attraper une poignée de chips plus loin sur la table basse.
Il n’y a pas à dire… j’aime vraiment le cinéma.

7 commentaires:

  1. Le gars, il arrive, pif paf, sur un blog. I's'dit, tiens, sur quoi que j'vais bien pouvoir écrire. I'trouve un sujet, que - soi dit en passant - chacun d'entre nous a déjà dû aborder au moins une tite fois. Et i'nous pond un truc - hop là ! - superbement écrit, avec des manières qui ressemblent à de... l'aisance.

    T'en as pas marre de complexer les gens, d'puis l'temps ! >____<


    Ceci étant dit...

    J'm'souviens, entre autres, de I, Robot et de I.A. pendant un émouvant séjour sur Bordeaux il y a deux ans. Plus récemment du Nouveau Monde avec Laurent et Ron sur Orléans, séance dont j'étais persuadée jusqu'à la fin qu'elle n'avait pas émerveillé que moi ^^... Entre les deux, je revois J.B. et Constance sur le canapé familial, pendant que The Eternal Sunshine of the Spotless Mind imprime sa patte oublieuse dans nos tits coeurs...

    Pour l'essentiel, l'on en est plus souvent réduit à les r'garder chacun de notre côté (ça vaut aussi pour Ron et moi !) et à en discuter avant/après(Million dollar baby, Mémoires d'une Geisha, Sin City...)

    Les souvenirs se forgent, en dépit de la distance, comme un drôle de cinéma intérieur. Merci de nous avoir conviés à cette rétrospective qui est la tienne.

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  2. J’adore aller au cinéma, me retrouver dans la salle obscure, vibrer, rire, pleurer parfois, face à cet écran géant.
    Mais…
    Mais j’avoue que c’est le plus souvent un plaisir solitaire, égoïste. J’aime aller au cinéma seule. J’aime y être accompagnée, évidemment, mais j’aime aussi le fait d’aller voir un film que personne d’autre ne veut voir. Le dernier était « Tournage dans un jardin anglais » qui pourtant est un très bon film avec, pour une fois, un titre français que je préfère à l’original (tristement « Tristam Shandy ») avec cette superbe référence à Greenaway. Disons que je n’aime pas manquer un film parce que personne d’autre ne veut ou ne peut m’accompagner.

    J’ai remarqué également que c’est lorsque je suis le plus éloignée des salles de cinéma que l’envie, le besoin, de m’y rendre est le plus fort. Cette année, puisque ce n’est pas à Montreuil sur mer que je pouvais étancher ma soif de film, à chaque week-end chez mes parents, je faisais une overdose de cinéma, 4 voire 5 films facilement dans le week-end. Zont pas idée d’habiter à 5 minutes à pied d’un des plus gros complexe cinématographique européen.

    Mon retour sur Lille à 5 minutes du centre ville et par conséquent d’un UGC signifie essentiellement pour moi : carte UGC. ENFIN !!!! Gloria Alléluia Hosanna et tous les cantiques que l’on voudra. Les salles de l’UGC sont moins belles, mais au moins j’aurais droit à du VOSTF, et puis, les places au Kiné, même par 10 à la fois, restent chères… Le cinéma reste cher de manière générale.

    Ce qui est amusant c’est que je me rue au cinéma dès que l’occasion s’en présente, mais j’ai, chez moi, des piles de DVD que je n’ai pas encore ouverts… Comme quoi je conçois essentiellement les films dans un cinéma. Chez moi, je n’ai pas l’attention nécessaire.

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  3. Le plaisir que l'on ressent au cinéma tient en deux éléments indissociables, le film mais l'ambiance bien particulière de la salle obscure et l'atmosphère que lui déssine son public ^__^.

    J'ai eu la chance de naître de parents cinéphiles ou théatreux qui m'y emmènent régulièrement, l'obligation du 7è art est tout aussi importante que d'avoir lu Dumas, Proust ou Zola. Et puis désormais habiter entre le MK2 et l'UGC ca aide :)

    Il y a les rituels le Woody Allen annuel, le nanard de l'été etc... Comme Iphia d'ailleurs, beaucoup de mes DVD sont encore sous célophane et j'ai énormémement de mal à regarder la retransmission d'un ilm sur une TV, aussi bien un problème de format que de doublage !

    Sinon contente d'avoir trouvé une autre spectatrice de ce merveilleux jardin, un concentré ahurissant d'humour anglais et on en redemande ! Evidemment j'ai été particulièrement sensible à la cameo de "l'agent Scully" et ce journaliste de la presse à scandale. En revanche le titre originel n'est pas Tristam Shandy mais "a cock and bull story" un idiome qui signifie "une histoire sans queue ni tête" mais pris littéralement "une histoire de taureau et de queue (pénis)" assez savoureux quand on connaît l'importance de ce thème dans l'intrigue ^^

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  4. D'où la phrase d'introduction du film donc. Mais pour le titre VO Allociné s'est planté -___-
    Quand j'ai vu Miss Scully arriver dans le film, j'ai pensé imédiatement à toi ^^

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  5. ^##^je crois que pas mal de gens me connaissant ont pensé à moi durant la projection :p C'était très drôle de voir GA adopter un accent US puis UK excessivement forcé!

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  6. Alors donc, une réponse de Ryry', et j'suis dans le caca ! J'avais en effet soutenu mordicus à Karo, il y a quelques jours à peine, que nous étions allé voir I-Robot seuls... ou comment me démonter me sujet en un commentaire ! ^__^; Heureusement, la dryade perd ensuite toute crédibilité en saluant le Nouveau Monde. Sauvé !

    Nan mais...

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  7. De qui te moques-tu ? Une femme a toujours raison - a fortiori quand il s'agit d'une déesse. Pour les dryades, cependant, on les dit si peu raisonnables - précisément - qu'on n'a jamais réussi à déterminer si les arguments qu'elles avancent sont invariablements fondés. Bref, l'exception qui confirme la règle ;p !

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