14.7.09

Parmi Les Pierres Grises


« Ka…a »

Je n’ai fait d’abord que l’apercevoir, comme une ombre d’albâtre s’échappant de la lumière du jour, brise troublant le halo du soleil… un instant.

J’ai marché vers l’Afrique, admiré le geste, baguenaudé dans des contrées oniriques, lorgné sur l’ébène d’un chevelure ondulée, rêvé d’assoupissement tantrique, ai même regardé d’autres époques, voyagé en bordure d’esprits, caressé des peaux issues des veines profondes, pour qu’au final, mon chemin me ramène sur mes pas, les siens… encore et toujours.

Elle se tenait là, immobile, comme apaisée, accomplie au milieu de ses frères et soeurs : j’enviais la pâleur de sa robe, la lourdeur tranquille de sa mise. Ma dextre ne fit qu’effleurer l’épiderme sans vie : l’émotion courait pourtant de ses artères, le picotement au bout de mes doigts remontant jusque ma colonne dans un frisson délicieux. Je fermais alors les yeux… son regard transperçant l’être, le mien, le leur, ne me quittait pas.

Simple, belle, évidente, comme le sentiment qui chaque jour m’accouche... comme toujours… à jamais.


Marc Zoro©

7.7.09

Laurel et Hardy Sèment La Panique


« 28 jours plus tard »

... ou les pérégrinations des virus grippaux dans nos vertes contrées.

Figurez-vous qu'histoire de restaurer le calme dans le territoire, histoire de prendre un relais médiatique un peu faiblissant ces derniers jours, la Direction des Personnels et de l'Adaptation de l'Environnement Professionnel, service du Ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi de Madame Lagarde, a décidé de disséminer une « petite » note dans nos services, provoquant, vous vous en douterez à sa lecture, des petits mouvements d'inquiétude dans les personnels.




Conduite à tenir
- Pour les agents

RECOMMANDATIONS GENERALES :

Ne pas serrer les mains.
Ne pas embrasser.
Ne pas s'alimenter dans les bureaux.
Port du masque en cas de déplacement dans les bureaux, déplacements à réduire au strict nécessaire.
Mesures particulières :

PERSONNEL D'ACCUEIL, CAISSIER, GUICHET, COURRIER

Port du masque FF P2 (voir utilisation).
Changement du masque toutes les 4 heures ou à chaque déplacement dans les bureaux.
Prévoir poubelle hermétique avec sacs jetables munis de liens de serrage.
Utilisation de gants jetables, notamment pour la manipulation des documents présentés par le public.
Solution hydro-alcoolique pour le nettoyage des mains.( voir recommandations).

PERSONNEL DE MENAGE

Port de gants jetables, à changer avant d'entrer dans chaque bureau, à jeter dans la poubelle.
Masques FFP2 ( voir utilisation), et des lunettes jetables.
Aérer les bureaux,
Utiliser des bombes désinfectantes d'ambiance et pour le matériel.
Si possible, changer l'eau de nettoyage entre chaque bureau.
Pour la collecte des poubelles, : port des gants, masque FFP2 et lunettes.
Les renfermer dans un 2ème sac poubelle fermé d'un lien avant d'évacuer les poubelles.

- Pour le public

Affichette extérieure :
« Ne vous présentez au guichet qu'en cas d'absolue nécessité, sinon, vous pouvez contacter nos agents à disposition à tel numéro de téléphone, Internet... »
A définir, balisage d'une file à respecter par barrière mobile.

Affichette intérieure :
garder une distance d'environ 2 mètres entre les personnes.
Nettoyer les mains avec gel hydro-alcoolique à l'entrée,
Vous devrez venir avec un masque type chirurgical,
En sortant, jeter le masque usagé dans une poubelle extérieure.




J'avoue que personnellement, tout cela m'a bien fait rire, sachant que si une pandémie de cette envergure touchait effectivement le pays, + de 40% du personnel, et des gens donc, seraient aux choux, au minimum. Les collègues dans leur ensemble l'ont un peu moins bien pris que moi. Il faut bien que notre petite planète auto-régule tout ce foutoir de temps en temps.

Ce qui m'amuse le plus est de nous imaginer suivant toutes ces consignes... avec ces masques, ces gants, bientôt les cagoules et les combinaisons orange... Nihon ni irashaimasu !!!

Mais bon, connaissant « un ptit peu » les moyens administratifs français, je veux dire en dehors des petites sauteries Elizéennes, Ministérielles et même Directionnelles, je pense que produits, masques et gants seraient probablement livrés en nombre suffisant... à peine un mois après la fin de la crise (d'où le titre de l'entrée). Lors des alertes terroristes au début du siècle, les services courriers étaient forts peu pourvus pour ne pas se prendre des giclées de poudre blanche en pleine trogne dès lors qu'ils ouvraient une missive : je l'ai vécu. Ou comment s'entendre dire, je l'imagine déjà : bon, vous avez un masque pour la semaine, donc ne respirez pas trop souvent... ou encore, et les gants, on va dire que ce sera pour la journée, vous les retournerez demain!
Et puis c'est surtout que j'en connais un paquet qui ne s'emmerderait pas avec tout ça, public ou personnel : nous ne sommes point trop en pays, hum, civilisé lorsqu'il s'agit du respect d'autrui.

'fin bref, clair que si un jour une pandémie éclate, je lèche la vitre du guichet chaque soir. Rien à foutre de la populace et d'ce taf' vitrine : j'veux rester au chaud chez moi, ou au frais six pieds sous terre, merde !

4.7.09

Autant En Emporte Le Vent


« You're too much of a swine for me. »

Celle-là, je ne l’avais encore jamais eu. J'en rigole encore… un peu jaune aussi, j'avoue. Comme quoi, on se lasse de tout *. Comme dirait le joueur de World of Warcraft basique après un nouvel échec dans une tentative d'occire Maexxna la velue, "C'était mon dernier try !" **… A quoi bon aller contre sa nature.

Je ne comprendrai jamais ce qui ne va pas chez moi (dans ma relation au sexe dit faible, dois-je préciser)… ou plutôt si, je ne le comprends que trop bien. J'n'ai pas envie d'être comme les autres, je ne suis pas comme les autres : c'n'est pas une forfanterie, hein, cela m'arrangerait ! Juste un constat, triste mais on n'est comme on naît (à chaque seconde sa découverte... d'autres pourraient aussi rétorquer, et à raison, "on est toujours le fils de ses oeuvres"…***). Lorsque l'on me parle de l'homme en général, de ce "Vous" impersonnel et dégradant, de cette primalité de l'instinct, chaque fois mon esprit se rebelle, se révulse, tant je me sens éloigné du canon masculin, ou au moins de l'image que l'on m’en donne. Et je me serais bien passé de cet état de fait, surtout dans mes "jeunes" années. J'admets qu'à l'époque, outre une certaine inexpérience, conséquence de ma timidité toute relative, du traumatisme parental indéniable, j'n'avais aussi pas un physique facile, mais guère moins que la grande majorité de mes camarades ****. Reste que cela soit dû au physique, au caractère, à la discussion et autres outils de communication mis à notre portée par madame évolution, jamais je ne fus plus que le voisin de pupitre, le confident, le bon copain, l'ami, le collègue, le titulaire... ou donc l'internaute dépressif *****. Que le compliment fuse ou se fisse ombre, le feu d'artifice final s'achevait invariablement par un beau bouquet de dénégations, suivi d'une invariable gerbe d'excuses. Rien ne change.

Assez ironique est donc cette odyssée puisque lorsque je me prends à me souvenir des longues litanies énumérant les principaux défauts, ou traits de caractère (pour être moins négatif), de mes frères de couilles, liste d'avanies sortant de toutes ces lèvres que je poursuivais de mes assiduités, je ne pense pas m'abuser en me disant qu'une certaine logique eut voulu que j'ai, au minimum, quelques succès, au moins un dans le lot ! Mais non... au contraire, ceux-là même qui faisaient l'objet des pires critiques se voyaient invariablement repris avec plus ou moins de plaisir entre les ailes, au pire, de ces dames... Non pas que ce genre d'appétences soient condamnables, elles sont humaines et donc bestiales, masculines ou féminines, et j'en suis tout aussi "coupable" que n'importe qui, voire davantage. Je ne sais juste quelle valeur trône malheureusement pour moi bien plus haut que le désir ou le fantasme, si ce n'est toujours sur le court terme, au moins en conclusion. J’aime à croire que l’on peut baiser et aimer. J’ai compris il y a quelques heures, enfin, de façon incontournable, sommaire, brutale, que je ne pourrai jamais probablement jamais baiser une personne que je n’aime pas, peut-être est-ce là partie du problème... Heureux les autres. La recherche du bonheur durable l'emportera donc toujours sur celle du plaisir subit et incertain, le respect sur le mensonge et la manipulation... (diable, j'ai l'impression de me poser en parangon de vertu alors que j'en suis bien loin... juste faire passer l'idée qu'avant de me respecter moi, je prends garde à l'autre, qu’il semblerait que mon « bonheur », pour peu que je sois capable de le ressentir, en passe par celui de l’autre… quelle tare ! >___< Fuck mon passé !)

Le plus étrange est que je ne prétends même pas être unique : j'ai plus d'amis se rapprochant de mon alpha que de mon omega, mais sans rentrer dans le détail de leur vie privée et/ou passée, que je l'ignore ou le connaisse, j'avance sans trop me hasarder que nos déconvenues furent peu ou prou identiques, à la différence qu'eux trouvèrent rapidement plus qu'une oreille attentive à leurs désirs et surent faire ce qu’il fallait pour la garder.

Je reste donc là, devant mon écran, marchant dans les rues, assis sur le canapé, les mains dans les poches, les yeux clos... un sourire mi-figue mi-raisin barrant légèrement ma tête échevelée de chevelu. C’était il y a 7 ans… c’est aujourd’hui. Ce sera toujours…

Je ferme la cabane… définitivement. Ce que j’ai fait 7 années durant, il y a bien longtemps, je saurai le renouveler. C’n’est pas une vie, mais c’est mieux que rien. C’est ma vie.

Indécrottable… souvenirs, souvenirs.

Regarde le niveau derrière la rhumerie… ce soir, la Martinique n’aura pas les pieds humides.


* Inexact… je le répète, et à l’aulne des ces dernières semaines, je le confirme, il en est une dont je ne me lasserai jamais.

**ouai, je sais, référence de geek, mais promis, un jour prochain, lorsque je serais revenu à davantage de clémence pour ce jeu et surtout ses joueurs, je pondrai une ptite gribouille sur le sujet.

*** Ce petit dicton, je le médite depuis 24 heures, et il est on ne peut plus juste à mon sens.

**** A vrai dire, avec mes lunettes surdimensionnées, sûr que je n'aurais pas dépareillé dans un épisode de C.H.I.P.S. alors que ma 18ème année se rapprochait.

***** Je préfère pour ma part clown blanc.