17.1.07

L’Incroyable Destin d’Harold Crick


« Stranger Than Fiction »

J’n’aime pô !... … … Ce titre, ce titre ! J’n’aime pas ce titre ! ^^


Quitte à lasser un tantinet les rares lecteurs de ce lieu tout cammitouflé (cherchez pas dans un dico ^^) à l’œil fugitif, me revoilà, de passage, pour partager l’émotion persistante, et délicate, laissée, hier soir, en mon esprit harassé par la fatigue d’une trop longue journée de travail (attention, j’vous entends ricaner -_-).


Après la perle de l’indécente Sofia Coppola puis la merveille de Gondry et Kaufman en 2004, la belle réussite de Braff l’année suivante ensuite, il aura fallu une vingtaine de mois avant qu’une autre histoire couchée sur pellicule ne me touche à son tour à la manière de ses illustres prédécesseurs : et cette fois-ci, c’est encore un Zach qui s’y colle, Helm.


Car L’Incroyable Destin d’Harold Crick est une vraie réussite dans l’étude de l’homme et de ce qui peut le construire, des sentiments révélés, de ce à quoi devrait servir une vie et de ce qui la compose.


Ainsi, un matin, alors que sa brosse à dents s’agite métronom’iquement, Harold Crick, individu terne aux capacités mathématiques à faire rougir un Will Hunting, prend conscience qu’une voix, narratrice, commente ses actions, ou émois profonds, dans sa propre tête… et annonce bientôt son trépas prochain. Mais peut-on changer son destin lorsque l’on est, comme tout un chacun, le jouet de celui-ci ?


Là où Lost in Translation cristallisait les différences et barrières entre générations et sociétés, avant de les faire obstacles et épreuves nécessaires à une découverte plus profonde de son être et de l’autre, où le bouleversant Eternal Sunshine mettait en balance haine, amour et oubli d’un couple, assez peu conformiste il est vrai, pour asséner que l’existence ne se bâtissait pas que sur du bonheur, mais bien sur ces valeurs, et que la cruauté d’une rupture étouffait trop souvent les trésors d’une passion distraite, et où Garden State, en ressassée, liait passé et futur de son héros au moyen d’une belle opposée, contraire révélateur d’une vie jusque là bien terne, la réalisation de Marc Forster emprunte à l’inéluctabilité de la mort et au salutaire d’objets quotidiens habités pour provoquer l’envie de vie d’un homme routinier et ennuyeux (pensez, un agent du fisc ^^; ) qui se révèle, enfin, la trentaine bien tassée. Quatre œuvres dont ces quelques mots, poncifs, ne suffiraient à souligner la complexité, ou la simplicité, puisqu’elles utilisent des histoires aux apparences bien singulières pour tout de même trouver le moyen d’émouvoir le commun. Au travers de détails, chacun y trouve un repère, un souvenir, un sentiment auquel se raccrocher, s’approprier le récit, et donc le vivre plus intensément. Le spectateur touche du doigt l’évidence qu’au-delà de l’apparent ennui ou banal d’un destin étriqué, les délices de la vie se trouvent aussi dans le quotidien de chacun, dans des envies anodines, souvent bien plus proches que l’endroit où on les cherche, et que ceux-ci nous arrivent chaque jour. Une apparente prise de tête lorsque je me relis, mais dans les faits, une nouvelle comédie fantaisiste et sentimentale, qui fait mouche… et fait réfléchir.


Mais cantonner ce film à sa simple histoire serait réducteur tant le choix et le jeu des acteurs brille de pertinence à l’image d’un Will Ferrell, bien loin du médiocre "Jean-Pierre" du plus que gentillet "Ma Sorcière bien-aimée", juste juste et tout en retenue dans le costume étriqué d’un homme aux joies inconnues qui ose découvrir et se découvrir, pudiquement, à mesure que s’égraine sa vie…une révélation. Plus naturel, Dustin Hoffman joue un professeur de littérature maître-nageur, décalé donc, à la mesure de son passé cinématographique, Emma Thompson incarne un écrivain aux affres créatrices et habitudes étranges (beurk les cigarettes), recluse dans un silence d’une décade, la charmante Maggie Gyllenhaal (rhaaaaaaaaaaaaaaa… souvenez vous de La Secrétaire !!! ^_^ Miam !) aux cookies bien appétissants *_* n’a pas à rougir face aux belles Scarlett, Kate et Natalie, muses inspiratrices de leurs antihéros respectifs, l’ensemble devisant de superbe sur des textes et silences parachevant la performance globale de ce film qui restera à n’en pas douter en ma mémoire.


Outre un chouette titre (très français dans la longueur… peut-être ça qui me plaît), L’Incroyable Destin d’Harold Crick est donc un vrai bon moment de cinéma comme je n’en avais pas connu l’année passée, à mon grand désarroi. Au moins aurai-je bien commencé 2007 de ce point de vue ! ^^

3 commentaires:

  1. Putain qu'est ce qui t'arrive là? T'as posté autant en une semaine qu'en un an !!!
    Sinon tout à fait d'accord avec toi sur ce film (avec la masturbation intellectuelle en moins, je bosse trop pour pouvoir réfléchir en ce moment)
    J'avais pas vraiment envie d'y aller (le pitch et l'acteur me faisait l'effet d'une comédie américaine bien lourdingue) mais après avoir entendu quelques critiques j'ai changé d'avis et je ne le regrette pas. A voir absolument.

    RépondreSupprimer
  2. Me doutais bien que ce film te plairait à toi aussi ! ^_^ Quant à mes redondances z'à rallonge, bin z'en fait, il fallait que je trouve et exprime ce qui dans mon esprit reliait ces quatre films... et donc me suis un peu (trop) lâché sur le clavier, m'enfin dans ma tête, c'était encore plus complexe, donc z'avez échappé au pire ! ^_<

    Et pour toutes ces récentes entrées... j'trouve ça tout aussi bizarre que toi ! O_o J'ai les doigts qui m'chatouillent ces temps-ci...

    RépondreSupprimer
  3. Que de pluie divine de messages, j'espère que février apportera la même ondée.

    Harold me tentait bien (a déjà disparu hélas de pas mal de salles) surtout en la présence d'Emma Thompson ^___^

    RépondreSupprimer