4.5.16

Pur Week-End - épisode 1


« L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin. »

Lorsque je regarde les trois jours délicieusement ludiques qui, à la vitesse d'une bourrasque de vent d'Autan, viennent de souffler sur le parc exposition de Toulouse pour son annuelle Alchimie du jeu, c'est bien la pensée qui m'habite ce jour... sans jeux de mots !

(ce pourrait aussi être "connard de portable !" étant donné que celui-ci m'a bouffé la quasi intégralité des photos prises ce week-end... :/ Merci au Bou' donc pour m'avoir refilé les siennes et illustrer un tant soit peu mon propos.)

Car oui, outre les émotions délivrées par ce salon durant quelques 20 heures, 12 bornes, 9 parties, 3 cocas et 2 sandwiches, ce sont surtout les rencontres et échanges avec les créateurs/animateurs/joueurs initiés par ces œuvres qui ont fait mon week-end.

Petite review de 3 jours, bien particuliers, donc.

Et cela commence le vendredi, vers 22, 23 heures, la faute à l'arrivée du copain Jbeu mais surtout à une descente collégiale à La Binocle, restau toujours au taquet lorsqu'il s'agit d'envoyer du pâté dans l'assiette, et pas que ! Il faut bien nourrir ses neurones avant de les griller autour de cubenbois ! Bref, c'est la panse poilue calée, la discussion amicale engagée et l'esprit retors léger que nous avons fini par débarquer, ma moitié, l'ami et moi, dans les deux grands hangars peuplés de joueurs du parc expo' de Toulouse. Côté affluence, la soirée étant bien engagée, quelques rares tables étaient encore épargnées, mais c'est par un tour, de tables donc, que nous choisîmes tout d'abord d'entamer notre réjouissante expédition.

Hall numéro 8, celui du jeu de rôles

Comme l'an dernier, entre les espaces prêts à jouer loués par les éditeurs, on trouvait les protos en test, quelques tournois, une section dédiée aux personnes ayant un ou plusieurs sens déficients, des jeux de rôle et du GN, les fézeurs de figouzes, une bourse d'échange, et l'immense étal du Passe Temps : à l'extérieur, petite nouveauté, se cachait une escape room dont l'accès nous fut interdit par la nuit, d'abord, puis le temps, ensuite. Et bien sûr, il y avait du jeu... de construction, en bois, d'extérieur, catalans, primés, classiques, coopératifs, d'aujourd'hui et de demain, bref, de quoi s'agiter les méninges, se rincer les mirettes et s'enfiler sa dose d'endorphine.

Du cubenbois, mais pour la construction

Une fois ce tour du propriétaire bouclé, en bon guide touristaqué (...), j'encourageais le trinôme à se diriger vers les avants-première, épicentre de mes bons souvenirs de l'année passée : ce sont donc les gens de Filosofia qui eurent les tous premiers le bonheur de voir nos postérieurs lustrer les chaises de leur stand. Comme douze mois plus tôt, Fayçal et sa bande, sans leurs stetsons, allaient devoir nous faire l'article... pour une partie de Pandemic : Reign of Chtulhu (2 à 4 joueurs pour 30 minutes et plus).

Pandemic : Reign of Cthulhu ; mlm©

Prévu pour la fin de l'été outre-manche chez Z-Man Games, Filo gérant la partie francophone, je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à voir le jeu sur le salon. C'est donc ravi que j'ai commencé à écouter les explications de l'animateur (dont j'ai oublié le prénom... pardon, pardon, pardon... et hop, retrouvé... Olivier !!!) sur cette énième resucée du succès de Leacock, par Leacock, mais avec des tentacules dedans. Sur le principe, le jeu ne change d'ailleurs pas. Le monde se cantonne simplement aux villes chères à Lovecraft, les quatre virus ne sont plus qu'un immense collège de cultistes, les événements sont des reliques, les remèdes à découvrir sont devenus des portails à refermer, on prend le bus et non plus l'avion ou le charteur, et les toubibs se sont réorientés dans le journalisme, la plomberie, ou le maniement de lance chevrotines. Mais alors, quel est l'intérêt, si ce n'est pécuniaire, de cette nouvelle itération ? Simple... l'auteur a ajouté à son bébé quelques éléments accentuant sa difficulté et changeant un peu nos habitudes de vieux médecins baroudeurs.
Dans PRoC, les cultistes sont peu nombreux et ne se répandent pas lorsque leur petit colloque les rassemble à plus de trois mais, lorsqu'ils ouvrent un portail, le Grand Ancien qui en sort a souvent son "mot" à dire dans la partie. De même, si les objets, ou reliques, sont plus nombreux que les événements originels, il va en coûter de la santé mentale à votre pseudo Lara Croft en robe longue, comme lorsqu'elle souhaitera utiliser un portail pour se déplacer. Et puis il y a les shoggoths, monstres inférieurs qui - facile - les collent bien... faisant là encore doucement basculer votre esprit dans une folie rarement douce et souvent mortelle. De fait, et mis bout à bout, les moyens de perdre se sont accrus, et les potes au dieu poulpe étant bien plus nombreux et variés qu'une bête infection, le jeu apporte son lot de surprises et la rejouabilité s'y retrouve.

De notre côté, alors que nous avions les choses en main, et ce malgré quelques interruptions fayçaliennes (le bougre a initié un achat collégial d'Imagine à toute la table... il doit être sous-traitant, et couverture, pour Cocktail Game ^^), connaissant "un brin" l'original, c'est un combo qui mit fin à mon expérience, et par la même à celle de notre petite troupe : 2 cartes "Evil Stirs", l'équivalent des "Epidémies", tirées coup sur coup firent sortir un premier grand ancien doublant l'effet dévastateur de l'"Evil Stirs" avant que la dernière carte ne mettent fin à nos espoirs... et accessoirement à l'humanité... en nous privant de toute raison. Du coup, ce week-end, à défaut d'attraper un rhume, c'est Shudde M'ell qui m'a attrapé ! :/

Au final, PRoC fut une bonne expérience : entre la difficulté revue à la hausse, un thème fort, une patte graphique dans l'ambiance (le point faible de Pandémie à mon sens) et un matériel à la maquette prometteuse, le nouveau bébé de Leacock (et Yager) est suffisamment éloigné de son aîné pour justifier son achat dans quelques mois.

Sur cette certitude, l'heure tardive ayant fait fuir quelques uns de mes objectifs (les Space Cowboys sont des feignasses et "rendez-vous" leur fut donner sur leur compte FB pour le lendemain ^_<), c'est sur une table prête à jouer que J.-B. nous proposa une initiation à Deus (2 à 4 joueurs pour 1 heure et plus).

Deus ; mlm©

S'il a une très bonne réputation depuis sa sortie en 2014, celui-là ne m'avait jamais attiré par le passé, la faute à un matériel que je qualifierais de... froid, quoique joli. Jeu qualifié d'expert, il consiste à gérer un pool de cartes, enrichi de nouveaux tirages, afin de placer bâtiments et troupes sur de vastes terres inconnues et ainsi coloniser et rendre hommage à quelques dieux tutélaires. Après quelques passes d'armes finalement interrompues par la fermeture du festival, ma défaite et la victoire de notre maître semblèrent acquises. Le jeu n'en reste pas moins bon ! :) Apparemment doté d'une jolie profondeur, en partie car il laisse la part belle aux combos et possède une zone de jeu entièrement modulable, la courbe d'apprentissage doit y être conséquente malgré des règles facilement assimilables. Mon style de jeu alors ? Oui, mais probablement un de ceux que je n'achèterais pas. En effet, il y a le thème... ou plutôt non, et c'est bien là qu'est le problème : Deus n'en a pas... pas de visible en tous cas, si ce n'est sa couv' de boîte. Ni son matériel de qualité, solide et coloré, ni son environnement de jeu n'appelle au "voyage". Et aujourd'hui, cela peut faire la différence : cela la fit sur moi en tous cas.

C'est tout de même ravis de cette courte et première soirée que nous regagnâmes nos pénates, nos oreillers nous accueillant enfin lors que la quatrième heure de cette première nuit ludique sonnait.

(Je coupe ici cette entrée bien plus longue que prévue, la suite arrivera... demain ?)

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