28.11.09

Le Silence des Agneaux


« J’ai le plus profond respect pour le mépris que j’ai des hommes. » P.Desproges

Pourquoi faut-il toujours qu’en ces lieux virtuels, un message heureux apporte souvent plus de réponses qu’un mauvais augure ?

Ceci n’est pas une critique mais simplement le constat que je m’applique à moi-même depuis quelques jours. Il est pourtant peu de choses que je m’interdis ici, en cette sombre cache, si ce n’est citer quelques prénoms, oser quelques supputations, taire mes plus sombres projets…

…….Non !!! Mensonges !!! Allons, Robin (oui, c’est mon prénom pour ceux qui passeraient là sans réellement me connaître)…

JE m’interdis tant de choses, ici ou ailleurs. Par un simple silence, ou des procédés d’esquives, allusions ou encore images compréhensibles d’un sérail bien souvent constitué de mon unique et modeste personne, je laisse filer maintes réflexions, que celles-ci soient fausses, immédiates, d’une finesse sans nom, ou d’une méchanceté aussi gratuite qu’éphémère. Et cela me fait mal…
NOUS nous censurons tous sans arrêt, à longueur de vie, pour conserver la bienséance toute humaine nécessaire à une vie en communauté (merde, j’allais dire collocation…). L’hypocrisie sociale ! Mon terme… Ma religion… Dogme gerbatoire… et celui de tous ceux que je côtoie : pas un ou une qui ne se soit trempé dextre et senestre au bénitier de la fausseté. Humain me direz-vous ? Lassant aussi à la longue… un élément de plus qui, en caressant dans le sens du poil nos vies bien polies, vient ajouter à la complexité de comprendre l’autre puisqu’il/elle ne parle pas, ne s’exprime pas, cache ou dissimule, sans que cela soit d’ailleurs lié à de mauvaises intentions.

Et arrive le temps où certains se noient dans ce magma de non-dits… Heureusement… pfiouuuuuuuu… sauvés… là n’est pas le sujet !!!

TOUT CELA POUR DIRE… que j’ai parfois l’impression d’être tellement loin de mon désir premier concernant ce blog, conservant toujours en l’esprit le goût de son contenu tel que je le décrivais dans ma première entrée. L’autocensure y règne comme partout ailleurs dans ma vie, la vôtre, dans différentes mesures bien entendu.
Même si je ne supprime rien de ce que j’écris ici, je le réfléchis, le jugule, le modèle afin de ne point trop sortir des cadres de la courtoisie, de l’amitié, de l’amour, de la haine… ne point blesser. Mais au final… à quoi bon ? Et ailleurs… diable, diantre, palsambleu… Est-ce pire ? Comment savoir ! Nous reste alors nos seuls yeux pour absorber l’encre des ces mots que nous ne pouvons pleurer. Notre esprit pour deviner, interpréter, absorber, ce que l’« autre » a voulu dire et pourquoi, comment, avec qui, dans quel état d’esprit.

Aussi, jeunes femmes et jeunes hommes, une simple prière sur l’autel de cette religion qu’à l’instar de votre (faux) serviteur j’honnis… lorsque mes messages vous semblent abscons, pitoyables, ténébreux… n’hésitez pas… répondez, questionnez, curiositez, et ce jusqu’à la lie. Je tacherai alors à mon tour, de quelques mots, d’enlever un clou du bras de mon Christ, voire de faire tomber vos croix.

8 commentaires:

  1. T'as qu'à répondre au téléphone ou rappeler d'abord!!! Tu crois que j'ai que ça à foutre de t'appeler tous les jours? J'ai un vrai boulot, moi! ;-)

    Pour être honnête, j'admet la philosophie de ce que tu écris mais bon ça reste utopique car l'humain a, parmi tout un tas d'autres défauts, un ego démesuré et accepte rarement la vérité crue. Donc en général on l'enrobe de sucre voir même on y ajoute des arômes tellement puissants qu'on ne sent même plus son goût. Alors oui mentir, enrober les choses c'est mal mais on ne peut pas faire autrement.

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  2. Je suis souvent victime du syndrome de la page blanche quand je te lis. En premier lieu parce que c’est difficile de hisser le niveau de son écriture à la hauteur de ce que tu rédiges. En second lieu parce que tes mots sont plutôt sombres, ces derniers temps, et que je ne connais pas les paroles qui pourraient atténuer cette obscurité, à supposer qu’elles existent.

    Ce ne sont pas les mots qui me manquent, pourtant, c’est de déterminer lesquels sont appropriés et lesquels ne le sont pas. D’expérience, dans ce genre de situation, la plupart appartiennent à la seconde catégorie.

    Du vent, ce message… J’ai honte de cliquer sur « Publier (…) ».

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  3. Gladiator, Ridley Scott.

    "J'adore les plaisirs tout simples ; ils constituent le dernier refuge des êtres complexes." (Oscar Wilde)


    ~

    Ne sentant que trop que mes ruines demanderaient à être visitées de la même façon, je m'affranchis et (dé)libère un commentaire...

    Je dégaine - SPQR : SENATVS.POPVLVSQVE.ROBJNVS ! - vise et lance :

    Ne peux-tu donc, en ta souffrance, cesser en outre de te punir ? Il me semble que ton Christ trop souvent s'exclame : "Vite, un clou, je glisse !" >_________<

    ~


    Now, I am free...

    Le verbe au sable de ma propre et proche arène, la pensée au seul cuir de mes bonnes intentions, j'ai effleuré les épis ordonnés de ce champ de touches que l'on nomme clavier...


    Marie.

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  4. Les lolinterprétations, c'est plus rigolo. On s'ennuie moins à se questionner et c'est plus facile de se torturer que de poser LA question qui dérange.

    Personne ne viendra te demander une explication de texte (pour X raisons). A toi d'être plus clair et de faire passer les choses à ta façon - si choses il y a à faire passer. Sinon tu te fatigues inutilement (et je sais de quoi je parle).

    Moi, experte ès enrobage à qui ça a joué des tours et qui essaie d'être le plus limpide possible (j'avoue, c'pas facile :/)

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  5. Pas trop d’accord sur l’enrobage obligatoire, ou en tous cas à si fortes doses… il est bien connu que le sucre, ça nique les dents, et personnellement, le limage des crocs commence doucement à me taper sur le système. J’avoue ma préférence à la morsure plutôt qu’à la succion (sûrement des mauvaises expériences !) et puis franchement, je ne demande pas le désossage récurrent de toutes interventions, ici et là, mais juste que de temps en temps, les questions posées sur le sens réel de nos écrits ou les images troubles aux lecteurs soient posées ailleurs que dans l’intimité d’une conversation privée. Quant à l’aspect « mauvais » du mensonge, du tournage autour du pot, je ne vois pas cela dans ce sens : une intervention « honnête » peut être bien plus désagréable qu’un enrobage qui est justement là pour lisser dans le sens du poil… Qui ne dit mot, consent ? Heuuuuuuuuuuuu…. Nan ? ^^
    Et pour l’téléphone, je hais ce truc… même si on peut parfois un « outil » très rigolo !!! *regard libidineux*

    Ensuite… le niveau d’écriture… quel que soit mon « niveau »… (rien que le mot m’amuse, tant cela est subjectif : il n’y a pas si longtemps, on m’disait que j’me regardais écrire, qu’c’était, je résume ce que j’ai perçu, d’la bouillie, d’la vomissure ayant pour seul talent un peu de vocabulaire, des phrases à rallonge, avec besoin d’un dictionnaire LaTouffe pour le traduire. J’ai trouvé cela blessant… et amusant ! ^^ ) C’est dommage de se laisser bloquer par cette sensation de ne pouvoir être à la hauteur. Ca veut dire que j’ne vais plus pouvoir répondre à la dryade ça en plus…
    Et puis il ne s’agit pas d’atténuer la peine, de participer au bonheur, pas à chaque fois. Appropriés, anodins, décalés, les mots ne restent qu’illusoires, de passage, sans valeur autre que l’immédiateté… on s’plante tous, on fait des choix de merde, dans nos vies, nos écrits, nos échanges. On croit en l’autre, on s’mutile, on blesse, on cajole, mais de toutes façons, tout ceci n’a toujours qu’une valeur instantanée. Les mots, la vie, les humeurs d’hier, qui on était, ce que l’on faisait, c’est enterré, mort, en décomposition, juste une logorrhée bonne à nourrir nos espoirs et cauchemars passés. Ici donc, ailleurs, ce n’est que de la réaction que je recherche, le ressenti d’un instant, les questions du moment… c’est un peu le but du blog… sinon on écrit réellement pour soi, sur un cahier, sur un mur, sur un cœur, et on n’partage pas, on n’fait pas chier les autres avec ses humeurs, ses malheurs, ses bonheurs s’il ne faut pas qu’ils sachent, qu’ils questionnent. C’est une putain d’hypocrisie que de prétendre le contraire. Après, le lecteur peut effectivement ne rien avoir à faire de ce qu’il lit… auquel cas, sur la durée, le blog devient vite obsolète, inutile… et j’ai parfois un peu la sensation que c’est ce qu’est In Cauda…

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  6. L’automutilation littéraire et sentimentale, encore… ah, mais je plussoie ! Mais je blesse par mes mots aussi, puisque lors je dénonce mes travers, ce sont les nôtres aussi auxquels je pense. Il me semble que nous sommes tous plus volubiles lorsque la parole remplace l’écrit, plus malhabile aussi, et ce qui m’intéresse, qui est intéressant à mon sens… mais de paroles, point ici, juste des mots verbes et adjectifs, pour faire cours. Parfois, il doit alors falloir se forcer… je vais tacher/tâcher de m’y attacher pour ma part.

    Et pour finir… C’est certain que l’interprétation est bien plus « intellectuellement » attrayante que la franchise, elle est aussi franchement bien plus malhonnête, même si, au final, la dite interprétation n’est pas toujours erronée. On voit souvent moins bien la poutre que l’on a dans l’œil que la personne qui vous fait face : la limite de l’interprétation est juste qu’elle est silencieuse, muette, sans réponse, explication, ou même silence possible. Inutile donc… Facile aussi, oui, c’est le mot.
    Quant à demander des explications… si, si, on en demande, mais jamais, ou rarement sur le lieu où était exposée l’idée. Bien pour cela que j’avais utilisé sérail dans le post initial. Dommage pour un lieu d’échange comme le net, encore une fois. Tout aussi dommage de n'plus pouvoir se passer d'LOL...

    Mais bon, tout ce post n’est qu’un regret hein… pas une prière ou un ordre… manquerait plus que ça ! Ceci dit, si vous m’écoutez, ça va m’donner des idées… *cherche rapidement sur le net une tenue de cuir moulante, une cagoule et un fouet*

    Ajoutez à cela que l’on a aussi parfois déjà suffisant à faire dans nos vies respectives que vouloir s’mêler des écrits des autres.


    Allez, la prochaine entrée sera moins prise de tête, et moins verbeuse.. i promise.

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  7. « Et puis il ne s’agit pas d’atténuer la peine, de participer au bonheur, pas à chaque fois. »

    Non pas de l’atténuer. Peu de gens ont ce pouvoir, de toute façon. Juste d’éviter de blesser ou d’énerver.

    « Appropriés, anodins, décalés, les mots ne restent qu’illusoires, de passage, sans valeur autre que l’immédiateté… »

    Ô combien je ne suis pas d’accord avec cela… Une parole blessante, qu’elle soit mal interprétée ou non, qu’elle soit ressentie tel quel, sans recul, ou non, peut rester gravée très longtemps dans une mémoire.

    La plupart des gens ne voient les paroles ou les actes des autres qu’à travers le prisme déformant de leur nombril, sans même s’en rendre compte. L’avis des autres, ils s’en foutent tant qu’il ne va pas dans leur sens. Alors, en ce qui me concerne, je préfère me taire ou louvoyer plutôt que provoquer de telles réactions. Elles me fatiguent.

    D’ailleurs, pour éviter, justement, que ce message ne provoque de telles réactions, je précise que je ne parle pas spécialement de toi. Au contraire, j’aurais tendance à te considérer comme l’une des rares personnes à qui cette description ne s’applique pas (je sais, cette justification en devient paradoxale). Mais un blog peut être lu par beaucoup de monde, et l’auto-censure que je décris ne s’applique pas qu’à celui ci.

    « Ajoutez à cela que l’on a aussi parfois déjà suffisant à faire dans nos vies respectives que vouloir s’mêler des écrits des autres. »

    Yub.

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  8. Bien ce que je disais sur l'immédiateté du mot... tu parles de son interprétation, de celui qui le reçoit. J'appréhende plus cela du côté de celui qui le prononce. Même si dans une communication, les deux valeurs sont inclues... j'oublie de ces trucs des fois. Tsss...

    Après, je suis assez d'accord sur le prisme déformant du nombril pour résumer, si je ne me trompe, ta pensée. Nous en avons tous un de ce genre, enflant et désenflant au rythme chaotique de nos vies...

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